Quechua retrouvé
Chère Anne-Sophie,
Lorsqu'un pull égaré retourne en son bercail,
C'est fête : la garde-robe se réjouit de ces mailles.
L'objet inanimé va retrouver un âne
Quelle mémoire délavée! Tu es vraiment bonne âme.
Merci ! Mille merci. Mais cet oubli facheux,
Rappelle à nos esprits des jours très heureux :
Enfants vivant, flammes de feux, parents riant,
Le temps fut arrêté l'espace d'un instant.
En enfilant la laine de ce chandail usé,
Se tissent à nouveau ces jours dans la pensée :
Votre grand-mère, des arbres centenaires, et vous;
Comment sur ce tracteur nous avons fait les fous !
Nous vous avons quitté pour aller en prière
C'est là que j'oubliais ce pull tricoté
Et de cela vraiment, je ne suis pas très fier.
"A charge de revanche", je ne puis même pas dire,
C'est que, peut-être, il faut de tout cela sourire.
Assure donc Romuald de toute notre amitié
La mienne, de Bérengère, et de notre portée.