Les tétards

 

Ma très chère nièce Eléonore,

Point docteur je ne suis, d'abord

Ni grenouilleu, ni crapauté.

Cette mutation, j'ai observée

Chez nos fêtards batraciens

Qui se déguisent oui fort bien.

 

Tes Versaillais perdent leur queue

Mes Parisiens ne font guère mieux

Les voici tous à quattre pattes.

Cette mutation est scélérate !

Te le dirai-je ? Trois en sont morts

Et pour les autres, crains le même sort.

 

Mes enfants pleurent. Ma nièce aussi

Et nos têtards sont tout jaunis.

Dans le bocal qui est leur tombe

Plus un qui bouge ou ne retombe

Hélas! Ces vers sans queue ni tête

N'ont vraiment rien d'un air de fête.

 

Quelle solution demandes-tu ?

Hélas c'est la faim qui les tue

Et pas un seul petit morceau

D'une mouche ou d'un vermisseau

La Fontaine fut bien inspiré

Lui dont la grenouille a crevé

 

D'avoir voulu boeuf devenir.

Pour un têtard : point d'avenir.

Et comme à César il faut rendre

Ce qu'à César on voulu prendre,

A Braine il nous faut rapporter

Ceux que la mort va emporter