As Salam

 

 

As Salam Aleikum, Ale i kum salam,

Du minaret de Pierre appelle le Müezzin :

Boulogne est l’Alcazar, Billancourt en Islam

Sous les pavés la plage, sur le sable les Tajines !

 

Dervich, Heintz et Bentzmann, voici donc la smala,

Ah pardon j’oubliais, il y a Zagariga.

Ton appel Müezzin, tel un fier Alezan,

Est jusqu’à nous venu depuis ton Occitan.

 

Nous avons pris une douche et chaussé nos babouches,

Et en smarte felouque, sur l’Oued périphérique,

Naviguant ce grand souk, débarqué en Afrique.

 

Humbl Mamluk en ton riad, devant ta sulta anne,

Ta gazelle, ton harem, ton désert et ses dunes

Devant nous dévoilée, devant ta musulmane.

Ainsi le chanterai Tahar Ben Jelloun

De Rabat à Meknés, c’est le Rahat-loukoum

 

Une der niè re sou rate : tournons-nous vers la Mecque,

A l’heure du Narghilé, trop de salamalek,

De ramdam et de bruit font fuir la poésie

Ecoute le désert, Voit comme la pierre vit

 

As Salam Aleikum, Ale i kum salam,

Du minaret, oui Pierre devenu Müezzin :

Appelle sa princesse, appelle sa Sultane,

Il est son lui et Elle, en son divan, divine,

 

 

 

 

alcazar (s.m.) de al-Qasr (القصر) : palais fortifié. Ce pourrait être un emprunt au latin castrum dont le diminutif castellum, a donné castel en occitan et finalement château.

alezan ou alzan[6] (s.m. et adj.) de l'espagnol alazán de l'arabe aṣhab[3] (أصهب) : brun alezan, ou de ḥiṣān[7] (حصان) : étalon.

babouche (s.f.) de l'arabe bābūj (بابوج) : ou du turc pabuş, chaussure, ou du persan pāpūš (پاپوش) : chaussure.

derviche / dervis du turc derviš (derviş), derviche; fakir; de l'arabe darwīch درويش, derviche, fakir; du persan derwich (درويش) : mendiant.

divan de l'arabe dīwān (ديوان) : recueil de poèmes, du persan dīwān (ديوان) : administration; recueil de poèmes.

felouque (s.f.) de falūka (فلوكة) : barque à voile.

ghazel ou ghasel[6] (s.m.) de ḡazal (غزل) : poésie galante. Ce mot est proche de gazelle.

harem (s.m.) de ḥarīm (حريم) , harem; sérail; gynécée.

mamelouk ou mameluk (s.m. et adj.) de mamlūk (مملوك) pluriel mamālīk (مماليك) : celui qui est possédé par quelqu'un; esclave; soldat esclave.

minaret (s.m.) du turc minare de l'arabe manāra (منارة) minaret; phare. Mot dérivant de nūr (نور) : jour; lumière. La même racine protosémitique a donné menorah, le chandelier du culte juif[17].

muezzin (s.m.) du turc müezzin, lui-même de l'arabe muaḏḏin (مؤذن) : celui qui fait l'appel à la prière (en arabe aḏān أذان).

narguilé, narghileh[6]ou narghilé[4] (n.m.) du persan nārgīlah (نارگيله) du persan nārgīl (نارگيل) : noix de coco passé à l’arabe nārajīla (نارَجيلة) et au turc (nargile) : narguilé; pipe à eau.

oued[4] (s.m.) (géogr.) wād (واد) : rivière ou vallée. En français ce terme sert à designer les rivières intermittentes.

rahat-loukoum ou rahat-lokoum de rāḥa al-ḥulqūm (راحة الحلقوم) en passant par le turc rahat-lokum abrégé en lokum : le bien être du gosier.

ramdam[4] (s.m.) (pop.) de ramaḍān (رمضان) : mois de ramadan. Bruits de fête qui accompagnent cette tradition.

riad / riyad (s.m.) de rawḍa روض pluriel riyāḍ رياض : jardin(s). Grande maison dans les médinas marocaines.

salamalec (s.m.) du turc (selâmlamak) : saluer quelqu'un, de l’arabe as-salām ʿalaykum (السلام عليكم) : que la paix soit sur vous. Salutation des musulmans, les salutations traditionnelles durant longtemps par rapport aux références françaises.

smala (s.f.) de zamala (زملة ) : tribu; famille

souk (s.m.) de sūq (سوق) : marché

sourate (s.f.) de sūra (سورة) : chapitre du Coran

sultan (s.m.) de sulṭān (سلطان) : Le titre de sultan a une origine obscure, persane ou chaldéenne.

tajine de ṭājin (طاجن), plat typique du Maroc. le mot désigne au départ le contenant puis le contenu.